استهلال الجزء الرابع من ترجمة شعر برادة البشير للفرنسية - برادة البشير عبدالرحمان

استهلال
لروح محيي الدين ابن عربي
إلى روح شاعر الأشواق ... أهدي حبات رويّ هذا الديوان ... علها تروي مقامه بشلال عواطفي، وتؤنس سكينته بإيقاعات تراقص النفوس كالحال في صلاة كل شاعر منذ "الأزل"، منذ أن حلم جلجاميش بمعانقة "زهرة أمرانت" أملا في الخلود، حيث شعراء "الوركاء" واسوه عند خيبة الرجوع التي سجلتها "حية رقطاء" مرددة لكل حالم بالخلود ... "ليس بعد !!"... أيها الإنسان، يا صانع "عبقر" دون سائر الكائنات...
أهديكم يا ابن عربي أشواقي وأنت من سَنَّ لها ناموسها، وأبدع موسيقاها، ووضع لها "طقوسها" و مقاماتها وفصوصها... التي أمست ديوان العشاق، وأوراد المحبين في كل حين ... في كل مكان... في كل آن ... وزمان !
أهديكم يا زائر "فاس" علما منكم بمقامها لدى أهل الفكر ... والعشق ... والجمال ... حيث طابت "مثوى" للعشرات الذين ظللت أرواحهم قبابا، وزوايا، ومزارات، تخلد لازمة الحب وسنة العشق في النفوس متحدية أزمنة الابتذال، وفواصل الزمن الرديء...
أهديكم يا "محيي الدين" أشواقي علما منكم، أن شرقنا... أمتنا منذ : سرجون، وعبر، آشور، وبابل، وصور، و"بكة"، وسبأ ... وطيبة... والقدس... سنت لإنساننا تخليد صانع الأفكار... ومسني القوانين، ومبدعي الفرح ... فكم شاعر، وكم نبي، وكم عاشق ... التحم بزلال دجلة، والفرات ... وبردى، والعاصي ... والنيل، وسبو، ودرعة ... فأبدعو ... "آنو"، ومنها الآن، ومنه "الزمان"، ومنه التذكر و "الذكرى"، ومنها أنساب الخالدين، وسيرة العشاق ... حتى كان لكل "كور" ولكل قرية "هملكارها" و "دِيدُونُها"...
أهديكم يا "ابن عربي" أشواقي ... يا زائر "قاسيون" كعادة كل "متأمل"، و "ناسك" يزهد في"البطحاء"، ويرنو بعين الحدس إلى "العلياء"، من أجل ذلك أبدعت "أكد" وآشور وبابل صفة "نابو" كمقام للصفوة والنساك والزاهدين، والهادين... ومنها اشتقت العربية صفة "النبي" و "النبوة" فالنابو، لا يرضى بغير الأعالي لاجتراح الأفكار، ونحت السنن، وصياغة طقوس الإبداع... فبلغ "نابو" الهلال الخصيب : أنطاكيا ... واعتلى موسى "الطور"، واحتمى "الأمي" بغار حراء...
إنها الخلوة، وليس العزلة... الخلوة رحم الخلق والإبداع ... الخلوة حاضنة الوحي والأشواق، الخلوة تجديد دم حب الإنسان للأنس... للسكينة... للتعاطف... تذكير بحمى الرحم ، والمشيمة، ودقات قلب الأمومة، ودفء الحنان...
من أجل ذلك، ومن "دهر" أو يزيد، ربط أسلافنا في "سومر" و "أور" و "آشور" ودمشق ، وبابل، و "طيبة" وفاس ... ربطوا بين "المعرفة" و "الحب"، والأمومة، فكانت "الأم" حضنا لهاتيك القيم...
أهديكم يا قطب الحدس والحدوس، حبات فؤادي السارية، قشعريرة في "روي" أشواقي ... فالجاهل لا يحب، والمحب لا بد أن يكون "عارفا"، ألم يقل صاحب "الأم" شفع المقدس له "من أراد الله به سوءا، سجنه مع جاهل"... ونقول من أراد الله به سوءا سجنه مع "كاره" و "حقود"...
من أجل ذلك حين التقت العين بالعين وعلى صخب "صمت العارفين" في حاضرة الأندلس: عين الحدس وعين العقل ... عينك يا ابن عربي ، وعين الوليد ... اكتفيتما، كلاكما بلفظتين... "حدستُ ما عرفت "و "عرفت ما حدستَ" ... إنها قمة البلاغة ... إنها بلاغة العارفين...
فلا يتدفق رقراقا الكلام إلا لحظة الشوق المسيل لشلال الأشواق، المعانق لروي الشعر حنجرة الوجود، صوت الخلود... هو ذا الرجل، هو ذا الإنسان...
هو ذا محيي الدين الذي أحيى -عبر الزمن- دين العشق، وجعل قلبه محرابا لكل عاشق... فحلقت أشواقه -عبر الزمن والآفاق - ولامست شرارتها الحالمين والرومانسيين؛ الفلاسفة والعارفين... أمثال "هنري برغسون" الذي "آمن" أن "الأنا العميق" هو ينبوع كل إبداع، ومنهل كل مبدع... كشاعر، كعالم، كمخترع، كنبي ... كحكيم ... فقدم الحب والعشق على المعرفة و العلم، خلاف ما اعتقد "ر.ديكارت" بأن "الحب وليد المعرفة"، ذهب برغسون إلى تعزيز حكمة العاشقين مريدي محيي الدين ابن عربي فأكد أن "المعرفة وليدة الحب"
 
برادة البشير
فاس في : 08/01/2018
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Dédicace
 
A l’âme de Mohy Addine Ibn Arabi
 
A l’âme du poète des convoitises … je dédie les perles arrosant ce recueil, puissent-t-elles irriguer son rang par l’abondance de mes sentiments, et l’accompagner dans sa solitude par le rythme des âmes dansantes telles dans les prières de tout poète depuis la nuit des temps, depuis que Gilgamesh a rêvé de tenir la fleur de « l’Amarante » aspirant à l’immortalité, lorsque les poètes d’Ourouk l’ont consolé après sa déception marquée par « la vipère Daboia » ne cessant de répéter à toute personne rêvant d’immortalité … « Pas encore !! » … Ô humain, Ô seul être créateur du génie …
 
Je vous dédie, Ô Ibn Arabi, mes convoitises que vous avez créé, dont vous avez élaboré la musique, et établi « les rituels », les tons et les noyaux … qui ont touché le florilège des amoureux, et le cœur des amants à tout moment … en tout lieu … à chaque instant … en toute époque !
 
Je vous dédie, Ô visiteur de Fès, une connaissance venant de vous, digne de son rang auprès des experts de la pensée … de l’envie … et de la beauté … elle qui fut le foyer d’exception des dizaines dont les âmes ont ombragé des sanctuaires et des « Zaouïas », éternisant le refrain de l’amour et le mœurs de la passion dans les esprits, défiant ainsi les ères de vanité et les saisons d’une époque médiocre…
 
Je vous dédie Ô « Mohy Addine » mes convoitises, sachant grâce à vous, que notre orient … notre nation, depuis Sargon et Obar, l’Assyrie et Sur, la Mecque et Saba … Thèbes … et Jérusalem, a légiféré à la race humaine d’immortaliser l’innovateur d’idées … le promulgateur de lois … et le créateur de bonheur … Combien de poètes, de prophètes et d’amants, ont-ils fusionné avec la pureté de Tigre et l’Euphrate … Barada et l’Oronte … Le Nil, Sebou et Darâa … pour innover … « se moderniser », dictant de ce fait l’ère et le temps, la réminiscence et le « souvenir », les noms éternels, et les mœurs des amants … laissant ainsi pour tout « Kur » et tout village, son « Hamilcar » et son « Didon… ».
 
Je vous dédie Ô « Ibn Arabi » mes convoitises … Ô visiteur de « Qasioun » habituée par tout penseur et tout altruiste renonçant à la « vallée », contemplant le firmament d’un œil intuitif. C’est bien pour cela qu’« Akkad » et l’Assyrie et Babylone ont-elles parfaitement reflété le caractère de « Nabou » en tant que sanctuaire de l’élite, des acètes et des conseillers … et c’est de là qu’a déduit l’arabe le caractère de « prophète » et de « prophétie », car Nabou n’acceptait moins que les cieux pour lui inspirer ses idées, formuler les mœurs , et établir les rites de la créativité … Ainsi, « Nabou » a-t-il pu atteindre le croissant fertile : l’ « Antakya » … Moïse monter l’ « At-Tut » … et l’ « Analphabète » se réfugier dans la Grotte de Hira …
 
C’est l’intimité et non la solitude … cette intimité d’où nait la création et la créativité … cette intimité qui enlace l’inspiration et les désirs, c’est le renouveau de l’amour de l’affabilité … de la sérénité … et de la compassion chez l’homme … un rappel de la fièvre de l’utérus, du placenta, des battements du cœur de la mère, et de la chaleur de la tendresse …
C’est pourquoi, et depuis des lustres, nos ancêtres ont-ils relié entre la « connaissance », « l’amour » et « l’instinct de maternité » … que ce soit à « Sumer », à l’« Ur », à l’ « Assyrie », à Damas, à Babylone, à « Thèbes » ou à Fès … la « mère » a toujours été l’incubatrice de ces valeurs …
 
Je vous dédie, Ô maître de l’instinct et de l’intuition, les perles coulant de mon cœur, frissonnant du conte de mes désirs … car le l’ignorant ne saurait aimer, et l’amant ne peut être que « connaisseur », l’ami de la « mère » (puisse le Sacré le bénir) avait bien dit que « Si Dieu voulait punir quelqu’un, il l’emprisonnerait en compagnie d’un ignorant » … et ne dit-on pas également que si Dieu voulait punir quelqu’un, il l’emprisonnerait avec un « haineux » et un « fielleux » …
 
C’est pour cela que lorsque l’œil fit face à l’œil et que le bruit tumultueux du « silence des savants » s’éleva dans la capitale de l’Andalousie : l’œil de l’intuition et l’œil de la raison … votre œil ô Ibn Arabi, et l’œil d’Al Walid … vous vous êtes contentés, tous deux, de ces paroles … « j’ai pressenti ce que j’ai connu » et «j’ai connu ce que j’ai pressenti » … ceci est l’apogée de l’éloquence … l’éloquence des savants …
 
Les propos ne sauraient donc jaillir reluisants que pour cet instant de nostalgie faisant découler le cataracte de mes convoitises, enlaçant les contes de la poésie, gosier de l’existence, voix de l’éternité … c’est bien l’Homme … c’est bien l’Humain …
 
C’est bien Mohy Addine, celui qui raviva la religion de l’amour au fil du temps, et fit de son cœur le sanctuaire de tout épris … ses désirs s’envolèrent ainsi à travers les temps et les horizons, leur étincelle toucha les rêveurs et les romantiques ; les philosophes et les savants… tels que « Henri Bergson » qui avait la conviction que c’est au plus profond de soi que l’on peut trouver la source de toute créativité, et la fontaine de tout artiste … étant poète, clerc, inventeur, prophète … ou sage philosophe …il priorisa ainsi l’amour et la passion plutôt que le savoir et la science, partant à l’encontre de « R. Descartes » qui croyait que « l’amour est le fruit de la connaissance », Bergson œuvra pour soutenir la sagesse des amants partisans de Mohy Addine Ibn Arabi et prouva que « la connaissance est bien le fruit de l’amour ».
 
 
 
Berrada Bachir
Fès le : 08/01/2018
 
Traduit par : prof. Yasmina Rifi
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